Article:
Géochronique, Seprmbre, 2019, Dossier ‘Méditerranée’, Invited papier.
Authors:
Jean-Pierre Suc, Jean-Paul Saint Martin, Simona Saint Martin, Speranta-Maria Popescu, Séverine Fauquette.
Abstract:
Le domaine méditerranéen s.l., espace marin tantôt plus vaste qu’aujourd’hui tantôt plus restreint, incluant la Paratéthys (fig. 1), mer adjacente épisodiquement marine, saumâtre ou lacustre, est un lieu exceptionnel pour l’étude du Cénozoïque supérieur. Avec un grand nombre de forages et de profils sismiques académiques ou industriels et sa richesse en affleurements de séries lacustres ou marines, souvent émergées dans les arcs insulaires passés ou actifs, le domaine méditerranéen est le terrain de prédilection de la bio-chronostratigraphie du Néogène et du Quaternaire. Dès son origine, l’espace marin comprenait seuils et détroits dont les mouvements ont réglé les migrations et l’adaptation des organismes marins et terrestres ainsi que leur diversité. La tectonique en a profondément modifié la physiographie jusqu’à s’apparenter à celle d’aujourd’hui vers 5 Ma (fig. 1). Secteur privilégié des latitudes moyennes, le domaine méditerranéen fut constamment au cours des derniers 23 millions d’années à la transition entre domaines humides au nord et domaines désertiques au sud. L’abondance de longs enregistrements sédimentaires finement datés favorise la restitution des environnements marins par la micropaléontologie (foraminifères, nannofossiles calcaires, ostracodes, kystes de dinoflagellés, diatomées) et par la géochimie comme celle des milieux continentaux par les grains de pollen (fig. 2). Plus limitée temporellement mais avec maillage spatial dense, la paléontologie et la paléobotanique complètent les restitutions environnementales et renseignent efficacement sur la biodiversité.
Figure 1.
Évolution paléogéographique et paléoenvironnementale de la Méditerranée et de la Paratéthys entre 23 et 5 Ma. Bien que son histoire ne soit pas directement liée à l’évolution géodynamique de la Téthys mésozoïque, la Paratéthys n’en constitue pas moins un bassin peu profond qui s’individualisa sur sa marge nord vers la fin de l’Éocène – début de l’Oligocène.
