Poster:
3ème Congres Français de Stratigraphie, 8-10 Juillet 2002; Lyon, France.
Author:
Speranta-Maria Popescu, Sabrina Renaud.
Abstract:
Un changement crucial est intervenu en mer Noire pendant l’Holocène avec la rupture du seuil du Bosphore, qui entraîna l’entrée massive en mer Noire d’eaux méditerranéennes (Degens et Ross, 1972 ; Ryan et al., 1997 ; Ballard et al., 2000). Cette rencontre entre eaux douces locales et eaux salées méditerranéennes a généré le dépôt d’un sapropèle daté de 7150 ± 100 ans BP. Deux hypothèses s’affrontent : l’une envisage la montée brusque des eaux en mer Noire (déluge ?) (Ryan et al., 1997) alors que l’autre suggère une invasion progressive par les eaux méditerranéennes (Degens et Ross, 1972). L’étude des dinokystes de la carotte BLKS98-10, implantée au large du delta du Danube, fournit des éléments de réponse à cette question. Deux assemblages de dinokystes s’y succèdent au niveau du sapropèle : (1) des dinoflagellés sténohalins comme Pyxidinopsis psilata et Spiniferites cruciformis, caractéristiques de la mer Noire, constituent presqu’exclusivement l’assemblage sous le sapropèle; (2) ils sont instantanément remplacés au niveau du sapropèle par des dinoflagellés euryhalins comme Lingulodinium machaerophorum (acmé), Spiniferites membranaceus, S. mirabilis, S. elongatus, etc. apportés par l’invasion des eaux méditerranéennes. Des modifications morphologiques importantes affectent les dinokystes méditerranéens tandis que disparaissent les dinokystes pré-existants de la mer Noire. Une étude morphométrique approfondie a été conduite sur Lingulodinium machaerophorum chez qui cinq morphotypes différents ont été reconnus sur la taille et la forme de leurs processus.